Yue Minjun

Yue Minjun (岳敏君 en chinois), est né en 1962 dans la province de Heilongjiang en Chine. C’est un artiste chinois contemporain vivant à Beijing, en Chine, connu par ses toiles le dépeignant en diverses mises en scène, figé dans un rictus hilare.

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La famille Minjun a toujours travaillé dans l’industrie du pétrole. Quand Yue a six ans, sa famille déménage à Jianghan puis  à Pékin alors qu’il en a dix. Après le lycée, il se rend à Tianjin puis à l’université du Hebei où il étudie la peinture entre  1985 et 1989. Dans les années 1980, il commence à peindre les portraits de ses collègues ou encore l’océan après avoir été embauché sur une installation pétrolière en haute mer. En 1989, il est particulièrement inspiré par une peinture de Geng Jianyi exposée à un salon d’art à Pékin, la toile révélant le propre visage riant du peintre. En 1990, il s’installe à Hongmiao dans le quartier Chaoyang de Pékin, où vit une communauté d’artistes chinois. Durant cette période, il réalise des portraits de ses compagnons de bohème.

Au fil des ans, le style de Yue Minjun s’est rapidement développé, celui-ci remettant souvent en question les conventions sociales et culturelles en décrivant des objets et même des questions politiques d’une manière radicale et abstraite. Il a également changé son orientation par rapport aux aspects techniques de la « notion de création pure ». Ses autoportraits ont été décrits par le théoricien Li Xianting comme « une réaction auto-ironique au vide spirituel et à la folie de la Chine moderne. » Les critiques d’art associent souvent Yue au mouvement artistique du « réalisme cynique » dans l’art contemporain chinois. Pourtant, il refuse ce labeltout en… « ne se sentant pas concerné par ce que les gens disent de lui. »

Yue réside actuellement avec une cinquantaine d’autres artistes chinois dans le village de Songzhuang.

L’une des séries les plus populaires de Yue Minjun est celle dite du « chapeau ». Cette série, représente Yue portant une  variété de chapeaux — une toque de chef, un béret des forces spéciales, le casque d’un policier britannique, le masque de Catwoman, et ainsi de suite. L’artiste nous dit que la série se rapporte au « sentiment de l’absurdité des idées qui gouvernent le protocole socio-politique entourant les chapeaux. » La série illustre bien la façon dont ce personnage est universellement  adaptable, une sorte de logo qui peut être attaché à n’importe quel paramètre à ajouter de la valeur.

Invité à participer à la biennale de Venise en 1999, Yue choisit de commencer la fabrication en bronze de versions sculpturales de sa signature d’auto-portraits, parodiant la célèbre armée de guerriers en terre cuite de la dynastie Qin. Alors que les sculptures sont connues pour l’individualité subtile de chacun des guerriers, la version moderne les représente strictement  identiques, jetés dans le même moule. Cette participation l’a rendu célèbre et lui a ouvert les portes du marché international de l’art.

Dans Noah’s Ark, six autoportraits de Yue sont assis dans un petit bateau à rames sur une mer bleue, accroupis ensemble, serrant les genoux en hurlant dans un rire silencieux. Dans Solar System, trois Yue identiques sont représentés « caquetant » au bas de la toile, chacun vêtu seulement de sous-vêtements, des plantes géantes tournoyant derrière eux dans l’espace.

 

 » J’apprécie cet artiste parce que ses oeuvres montrent de la joie  »

 

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