Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon-Ernest, est un artiste plasticien né en 1942 à Nice, vit et travaille à Paris. Depuis plus de trente ans il appose des images sur les murs des cités.Hanté par les ombres laissées  sur les murs, à Nagasaki et à Hiroshima, par les corps volatilisés, il a apposé des images peintes, *dessinées, sérigraphiées sur du papier fragile, sur les murs des cités, dans des cabines  téléphoniques, images qui se fondent dans l’architecture urbaine, sont acceptées par les populations  qui les défendent même de leur dégradation lente (comme à Naples). Les témoignages photographiques  accentuent cette fusion et en gardent les traces. Ernest Pignon-Ernest dénonce l’art construit pour les musées et les expositions, ce qui ne l’empêche pas d’y exposer.

Ernest Pignon-Ernest décrit lui-même son œuvre comme une manière de saisir l’essence d’un lieu.  Il puise dans l’histoire du lieu, dans les souvenirs, mais aussi dans la lumière, l’espace. Puis, il vient y inscrire une image élaborée dans son atelier. Cette image est en général le dessin d’une  représentation humaine à l’échelle 1, reproduite par sérigraphie. Pignon-Ernest installe lui-même  son œuvre dans la ville, durant la nuit. Nourri par un héritage culturel mêlant chrétien et païen,  Pignon-Ernest n’hésite pas à s’inspirer et à citer les œuvres de Le Caravage (comme lors de son  travail dans les rues de Naples). Son art peut être également engagé, comme la fresque qu’il réalise à la Villeneuve de Grenoble sur la bourse du travail en peignant des affiches du mouvement ouvrier local.

Après son intervention contre le jumelage de Nice avec Le Cap en 1974, Ernest Pignon-Ernest a joué un rôle important dans la campagne Artistes du monde contre l’apartheid. Il a ainsi, depuis plus de vingt ans, gardé des liens étroits avec l’Afrique du Sud. Parti en 2001 pour Johannesburg avec  l’intention d’y mener un projet sur le caractère multiculturel du pays, il a été amené à changer de thème en découvrant sur place la gravité de la pandémie de sida et en écoutant les sollicitations  des organisations qui luttent contre l’hécatombe annoncée. Après de nombreuses rencontres dans les hôpitaux, les dispensaires, les crèches et en liaison avec les associations, Pignon-Ernest a élaboré une image, née de l’écoute de ceux qui vivent au cœur de ce drame contemporain.  Sérigraphiée sur place à plusieurs centaines d’exemplaires, il l’a collée, accompagné des habitants,  sur les murs des quartiers particulièrement touchés de Warwick à Durban et de Kliptown à Soweto.

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« j’aime cet artiste parce que ses désins resemblent à la réalité »

 

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